• Chapitre II - Episode 4



    Abel ouvre la marche, Eden lui emboîte le pas. Elle n'est pas mécontente de trouver un peu de temps, hors de ce commissariat sinistre, pour questionner à son tour le charmant inspecteur. Quand ils se retrouvent dehors, sur l'avenida, le soleil de dix heures déjà les aveugle. Eden sort immédiatement ses lunettes noires de son sac à main, une bonne manière de cacher ses yeux cernés aussi ; l'inspecteur marche toujours devant d'un pas alerte, elle court presque derrière lui pour le suivre. Soudain il s'arrête, tout occupée à ranger son sac, Eden se cogne à lui, il se retourne et sourit :
    - Désolé, je marche trop vite ; et je suis impoli, je ne vous attends même pas.
    - Ce n'est rien.
    - Les habitudes de la profession, normalement c'est avec mes lieutenants que je sors de ce commissariat, pas avec de jolies femmes. J'ai perdu l'habitude des bonnes manières.

    Eden lui sourit gentiment en haussant les épaules. Il lui prend le bras.
    - Marchons bras dessus, bras dessous.
    - Oui, nous nous soutiendrons mutuellement.
    - Vous n'avez vraiment pas dormi de la nuit ?
    - Pas un seul instant.
    - Cet homicide vous a impressionné ?
    - C'est le moins que l'on puisse dire.
    Elle n'ajoute pas que ce n'est pas la vue de cette femme qui l'avait tant troublée.
    - Ah, nous y sommes.
    Abel recule la chaise d'une petite table à l'écart, sur la terrasse de l'Antiqua Sappore ; Eden prend place. L'inspecteur commande immédiatement deux cafés Bourbon.

    - Je ne sais pas si vous connaissez les cafés brésiliens. Le bourbon est d'une grande douceur. Je trouve que c'est un café très subtil. Celui qu'ils servent ici vient du Minais Gerais. Y êtes-vous déjà allée ?
    - Je suis allée plus au nord, dans le bassin amazonien, et à Sao Paolo...
    - Ce n'est pas grave, c'est le café qui vient à vous. Vous allez le goûter, c'est le meilleur, vous m'en direz des nouvelles. Comment connaissez-vous cet endroit ?
    - J'y suis venue avec des amis, qui voulaient me faire entendre de la bonne samba. Le soir il y a des groupes qui viennent jouer. Il y a une belle ambiance avec beaucoup d'amateurs.
    - A Rio je ne connais personne qui ne soit amateur de samba... Est-ce que vous avez aimé cette soirée ?
    - Oui, j'y suis même revenue seule. C'est très chaleureux et j'adore danser.
    - Comme hier soir... Vous avez été très imprudente le savez-vous ? Les abords du port sont un lieu particulièrement dangereux. Quand vous nous avez appelés nous avons fait le plus vite possible pour débarquer. J'ai bien enregistré le tremblement dans votre voix quand vous avez dit que vous aviez la trouille. A quelque minutes près la victime aurait pu être une jeune française un peu inconsciente...
    - Ne dramatisez pas. J'avais un peu exagéré côté caïpirinha. Je ne me suis pas sentie particulièrement en danger... avant la découverte du corps. Après, il est vrai que je n'en menais pas large.



     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 24 Janvier 2007 à 13:09
    j'ai pas encore tout lu
    mais Tom Waits...Sa voix fait vraiment du bien aux oreilles. Merci!!
    2
    Samedi 3 Février 2007 à 10:05
    yes
    au poil!(avec un ti tom waits en plus!miam) Bises à vous F.
    3
    Mardi 13 Février 2007 à 14:18
    Alors...
    ...ça y est, vous vous êtes fait coffrer ? ;)
    4
    Dimanche 18 Février 2007 à 19:34
    ?
    que se passe-t-il?vous avez mon mail,bizz a vous;fabrice
    5
    Harry
    Vendredi 17 Août 2007 à 00:02
    Sally
    Où es-tue ?
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