• Chapitre II - Episode 3


    Sans hésiter, Eden répond
    - Non, pas du tout.
    - Bon, vous avez l'air épuisée. Je ne vais pas vous retenir très longtemps. S'il vous revient quelque chose en mémoire, n'hésitez pas à m'appeler ; lui dit-il sans la quitter des yeux.
    Sans sourciller, Eden sourit d'un air lasse et se lève.
    - Merci Inspecteur. En effet, je vais rentrer chez moi me reposer un peu.
    Abel se lève à son tour pour lui serrer la main.
    Eden sort du bureau. Abel ne peut s'empêcher de la suivre du regard, ni de penser qu'Eden est une très belle femme.

    Le petit stratagème du billet a fonctionné. Abel connaissait l'identité de la victime, mais il voulait attendre d'avoir Eden face à lui pour connaître sa réaction à l'instant même de cette révélation. Abel est maintenant convaincu qu'Eden ne connaissait pas la victime. Bon, ce ne serait qu'une poussière de plus apportée dans un dossier qu'Abel imaginait bien poisseux. Qui pouvait avoir intérêt à nettoyer une poupée du genre de Nadia Carvalho. Femme bien mise, résidante d'un beau quartier, petite vie tranquille... en apparence. La qualité d'un bon flic c'est de voir ce que les apparences sont capables de dire. Abel était assez doué à ce petit jeu. De plus, il adorait se faire des films. Son imagination lui donnait souvent des fils bien réels qu'il se plaisait à suivre, fort de sa confiance en son intuition. Pour l'instant, c'était un peu le coaltar, chiffonné Abel avait besoin d'un bon café. Direction la cafeteria...

    Dans le couloir les sinistres photos habituelles de trafiquants de toutes sortes recherchés sur Rio. Un défilé de gueules sinistres, qui ne dépareillaient en rien sur les murs gris du Commissariat. La peinture aurait dû être refaite depuis longtemps, mais les crédits se faisaient attendre. Ambiance rugueuse...

    Mais un rayon de soleil attendait Abel près du distributeur de boissons à disposition du public. Eden accoudée sur l'appui de la fenêtre regardait d'un air songeur le trafic sur l'avenue, se passant le gobelet sous le nez, humant, manifestement pas convaincue du tout qu'il y ait une molécule du fruit du caféier dans ce breuvage. Abel s'approche d'elle.
    - Qu'est-ce que je fais ? Je m'impose la même torture que vous, ou je vous invite au bar d'à côté pour un bon Bourbon, bien serré. Je crois qu'après cette nuit courte nous en avons bien besoin tous les deux. En plus, dit-il ouvrant son porte monnaie, je n'ai plus de monnaie pour cette fichue machine... Je ne vais tout de même pas me faire inviter par mon suspect principal, non ?
    - Va pour le Bourbon. Vous connaissez le bistrot Antiqua Sappore à deux pas d'ici ? C'est charmant, un bistrot original, au milieux des antiquités avec un café à réveiller tout un commissariat !
    - Le gros de la troupe c'est moi. Ca vous suffira ? Laissons les autres dormir tranquillement si vous le voulez bien, dit-il en souriant. Oui, je connais le lieu. Dîtes-moi, j'ai vu que vous sentiez votre café tout à l'heure ; les odeurs semblent importantes pour vous ? J'ai aimé votre parfum... français ?
    - CK One de Calvin Klein, international, en vente dans tous les tax-free shops du monde entier... Nous y allons ou nous comparons nos connaissances de parfumeurs ici même sur ce banc de bois qui ne dépareillerait pas à l'Antiqua Sappore ?


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